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Jour 12 : Jeudi 8 juillet 2021

Jeudi 8 juillet.

 

                                                            

7 Heures

Le soleil est levé depuis longtemps.

Nous empruntons la route de Mutala en direction de Uape, dans le district de Mulevala, pour nous rendre à la mine de Marropino.

La route nous mène sur les hauteurs de dômes granitiques, sur lesquels on aperçoit ici de petites parcelles cultivées de manioc “Cassava”, de maïs, de millet, de haricots, de patates, d’ananas et de papaye.

Il y a également des oranges et diverses céréales.

 Les gens travaillent beaucoup sur leurs champs. N’oublions pas que nous sommes en hiver ici. Les cultures sont feuillues, mais il n’y a que très peu de légumes et de fruits. Il y a des bananiers, mais pas en culture.. Ils sont sauvages et leurs régimes sont assez rapidement mangés.

Ils sont visibles de ci de là et proches des maisons. Tous les coqs, poules, poussins, cochons et chèvres que nous voyons au Mozambique courent ici en toute liberté. Manger du gallinacé au Mozambique est un plat succulent, juste grillé, mangé avec les doigts et rien d’autre. Soudain, Simon se mit à rire et nous dit tout en conduisant : “Le coq de cette parcelle est debout sur la table. Il n’a pas vraiment pas peur celui-là.” 

La route de Mulevala jusqu’à Uape est bordée de manguiers qui se profilent tels des allées.

C’est une succession vraiment dingue de chemins caillassées. Le 4×4 passe d’une route en terre sèche et accrocheuse, à une route de sable glissante et nous font faire des drifts très joueurs.

Souvent, les amphibolites amènent le chrome et sur cette portion de route, nous apercevons de temps à autre des passages de sable vert. Il y en a de plus en plus régulièrement au sol, nous approchons.

Nous arrivons à la mine de Maria 3, nommée “Isa Gems”, il est 12h06. Il n’y a quasiment personne.

L’entrée est fermée par des grilles et des chaînes. 

Seuls 3 ouvriers devant l’entrée cadenassée rabotent des planches sous un soleil de plomb, à l’ombre d’un arbre “Mbila”. Leurs outils, très rustiques, leur servent d’abord à faire une section de planche plus ou moins rectangulaire, après quoi c’est à la raboteuse à main qu’un autre collègue vient finir le travail. Pour leur pause de midi, une papaye bien jaune cueillie sur l’arbre à 3 mètres fait très bien l’affaire.

L’un de ces ouvriers appelle un responsable qui arrive 15 minutes plus tard en Jeep pick-up remplie d’ ouvriers en armes semblant faire office de protection rapprochée. Assez dur en affaire, car n’ayant soi-disant pas eu nos laissez-passer à temps pour nous faire visiter la mine convenablement.

Nous avons finalement été autorisés à explorer le camp par le manager supérieur, qui était d’un calme olympien. À notre grande surprise, il ne nous a pas montré la pegmatite tant attendue, mais plutôt un vieux container dans le fond duquel un rat est sorti d’un tas de poussière de mica. Devant notre incompréhension de leur désir de nous montrer les minéraux extraits de cette mine, un ouvrier a jeté par terre deux blocs de micaschiste veiné de quelques traces de béryl à déterminer, en guise de compensation.

C’est grâce à l’insistance et à l’éloquence d’Ingrid, utilisant ses talents linguistiques dans quatre langues différentes, que nous avons enfin réussi à voir une partie de la pegmatite en question, d’où proviennent les fameuses émeraudes. Les sections d’amphibolite, riches en chrome et en fer et juxtaposées aux micaschistes, pourraient expliquer la présence de chrome dans les émeraudes. Malheureusement, nous n’avons pu en apprendre davantage.

Nous avons repris la route vers la mine de Mulevala, croisant de petits marchés de vêtements colorés et de modestes stands de bois vendant de l’essence de contrebande, à travers des paysages magnifiques, entre forêts de sable et terres rouges contrastant avec les dômes granitiques de la région.

Nous sommes finalement arrivés à Murrua, sur la mine (HAMC) de la Highland African Mining Company, une filiale de Noventa, dirigée par John N. Allan. Nous y avons été logés et avons bénéficié d’un dîner préparé spécialement pour nous. Le propriétaire italien et mozambicain d’origine n’était pas présent sur place. Cette entreprise inclut également les mines de Marropino et de Mutala.